Société

Côte d’Ivoire: Grève des enseignants: Des syndicalistes arrêtés puis libérés

Mis à jour le 8 avril 2025
Publié le 08/04/2025 à 5:45 , , , ,

La tension est montée d’un cran dans le secteur de l’Éducation nationale en Côte d’Ivoire. Ce mardi 8 avril 2025 en début d’après-midi, plusieurs membres de la direction de l’Intersyndicale du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation (IS-MENA) ainsi que du ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage (IS-METFPA) ont été arrêtés à l’issue d’une rencontre avec la ministre Mariatou Koné.

 

Ces responsables syndicaux, venus répondre à une convocation du ministère de tutelle dans le cadre de la grève qui paralyse les établissements scolaires depuis plusieurs jours, ont été interpellés peu après leur entretien avec la ministre. 

 

Ils ont été conduits à la brigade de recherche pour un interrogatoire qui aura duré un peu plus d’une heure. 

 

Leur arrestation a immédiatement suscité une vague d’indignation au sein du corps enseignant et des organisations syndicales.

 

Dans un communiqué diffusé en fin de journée, les responsables syndicaux ont annoncé leur libération, sans donner plus de détails sur les motifs de leur interpellation. 

 

Cette arrestation intervient dans un climat social déjà tendu, alors qu’une grève de 48 heures a été lancée le lundi 7 avril par l’IS-MENA et l’IS-METFPA. 

 

Ce mouvement, qui fait suite à plusieurs mois de revendications restées sans réponse, dénonce les conditions de travail des enseignants.

 

De fait, les enseignants mécontents réclament entre autres le paiement d’une prime d’incitation allant de 150 000 à 400 000 FCFA.

 

Parallèlement à ces événements, plusieurs enseignants ont également été arrêtés dans différentes localités du pays lors des manifestations, apprend 7info de certaines sources. 

 

Des gestes perçus comme des tentatives d’intimidation par les syndicats, qui appellent à la détermination face à ce qu’ils qualifient de « répression injustifiée ».

 

On se rappelle que deux jours avant, le ministère de la Fonction publique avait brandi la menace de licenciement de tout enseignant absent ce début de semaine. 

 

Une déclaration qui a manifestement eu pour effet de motiver davantage et de renforcer la colère dans les rangs syndicaux.

 

Le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), par la voix de ses responsables, a exprimé sa « vive inquiétude » face à l’escalade des tensions, appelant au dialogue entre les parties pour éviter un effondrement du système éducatif.

 

Alors que le bras de fer se poursuit, un nouveau syndicat, le Syndicat national des enseignants d’éducation physique et des sports de Côte d’Ivoire (SYNEEPSCI), a annoncé rejoindre le mouvement, élargissant ainsi le front social.

 

La libération des responsables syndicaux marque une accalmie temporaire, mais la crise semble loin d’être résolue. 

 

Les regards restent tournés vers le gouvernement et les syndicats, dont les négociations pourraient être décisives dans les jours à venir pour éviter de mettre en danger les examens scolaires de fin d’année qui pointent arrivent à grands pas.

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